Le hasard fait parfois bien les choses, peuvent affirmer des entreprises de Saint-Jean-sur-Richelieu. En plus d’avoir partagé des locaux il y a quelques années, Mawashi et Logistik Unicorp collaborent maintenant afin d’adapter une solution développée par la première aux besoins de la seconde. Une troisième PME johannaise, le fabricant textile Texonic, s’est aussi jointe au projet d’étude.
Mawashi souhaitait tester un exosquelette, conçu au départ pour le domaine de la construction, dans un environnement manufacturier dans l’optique d’en faire une commercialisation élargie.
La PME n’a pas eu besoin de chercher bien loin. En effet, le gestionnaire de programmes d’uniformes Logistik Unicorp, cherchait justement une solution pour réduire le risque de blessures chez ses manutentionnaires, dont certains se plaignaient de maux de dos et d’une difficulté à soulever des charges lourdes.
« Notre produit est en fait un système d’assistance musculaire, notamment au niveau du dos, des épaules et des genoux, explique Simon Pesant, directeur expérience client et administration chez Mawashi. Spécifiquement, c’est un exosquelette passif, c’est-à-dire qu’il n’y a ni moteur ni batterie. L’assistance provient de systèmes mécaniques, tels que des élastiques et des ressorts et permet d’emmagasiner de l’énergie potentielle lors de certains mouvements grâce à la gravité et de la restituer à l’usager au moment opportun pour réduire l’effort nécessaire pour réaliser diverses tâches de manipulation de charge.
Essais et ajustements
Grâce à un soutien financier de TechniTexile Québec et de la démarche ACCORD du Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, une quinzaine d’exosquelettes UPLIFT™ ont été mis à disposition pour les employés de Logistik Unicorp et de Texonic. Ces travailleurs, aussi bien des hommes que des femmes, étaient de morphologies différentes afin de valider le confort et l’adaptabilité de l’équipement, qui pèse entre cinq et 10 livres selon les modules et les tailles utilisés.
Après une période de familiarisation, les travailleurs se sont habitués à porter l’équipement et ont appris à l’utiliser. Leurs commentaires ont mené à des améliorations concrètes du dispositif.
« On a fait pas mal de rencontres et de rapports pour débriefer, mentionne Medhi Ben Salah, directeur de la recherche chez Logistik Unicorp. Il y a eu beaucoup de travail au niveau de l’ajustement de l’exosquelette, qui a été nettement amélioré. »
Pour l’enfiler, par exemple, il fallait d’abord jusqu’à 10 minutes pour certains utilisateurs. Des modifications à l’ajustement de l’exosquelette a permis de réduire considérablement ce temps, à moins d’une minute. « C’est désormais beaucoup plus intuitif », relève Medhi Ben Salah.
Ces améliorations ont depuis été suivies d’autres modifications. « On continue toujours de faire évoluer nos technologies, note Simon Pesant. On travaille sur d’autres versions en fonction de la rétroaction de nos clients. »
Les travailleurs faisant partie de l’étude se prêtent aussi à une évaluation en laboratoire pour évaluer concrètement les bénéfices de l’outil. Ces données sont présentement sous analyse.
L’expérience, qui se terminera avec l’année 2024, s’avère déjà concluante. Les manutentionnaires de Logistik Unicorp ont adopté l’exosquelette UPLIFT™ comme outil de travail, ce qui réduit considérablement le risque de blessures musculosquelettiques provoquées par des charges trop lourdes ou des mouvements répétitifs.
L’exosquelette de Mawashi s’est depuis exporté au-delà des usines textiles dans lesquelles il a été testé. Aujourd’hui, plus d’une cinquantaine d’autres entreprises ont adopté la technologie, dont certaines après s’être rendues chez Logistik pour en voir l’utilisation en milieu de travail.
